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20 mai 2011

la gargouille

IMG_3008garg_w
 

 Là-haut,

vomissant les eaux de pluie

de sa gueule
grande ouverte !

 

  • ...Eglise St Martin, ville haute à Saint-Valéry-sur-Somme, cité médiévale.

 


Gargouille
, s.f . Gargolle, guivre, canon, lanceur.

Ce n’est guère que vers le commencement du XII ème siècle que l’on plaça des chéneaux et par suite, des gargouilles à la chute des combles. Jusqu’alors, dans les premiers siècles du moyen âge, l’eau des toits ou des terrasses s’égouttait directement sur la voie publique au moyen de la saillie donnée aux corniches. A la Cathédrale de Paris, du temps de Maurice de Sully, c’est-à-dire lors de l’achèvement du chœur en 1190, il n’y avait point de chéneaux et de gargouilles ; plus tard, dans le même édifice vers 1210 encore, les eaux des chéneaux s’écoulaient sur la saillie des larmiers, au moyen de rigoles ménagées de distance en distance.

Nous voyons apparaître les gargouilles vers 1230 sur certaines parties de la Cathédrale de Laon. Ces gargouilles sont larges, peu nombreuses, composées de deux assises. L’une formant une rigole, l’autre le recouvrement.

Déjà cependant ces gargouilles affectent la forme d’animaux fantastiques, lourdement taillés, comme pour laisser voir leur structure. Bientôt les architectes du XIIIème siècle reconnurent qu’il y avait un avantage considérable à diviser les chutes d’eau. Cela, en effet, évitait les longues pentes dans les chéneaux et réduisait chacune des chutes à un très mince filet d’eau ne pouvant nuire aux construction inférieures. On multiplia  donc les gargouilles ; en les multipliant, on put les tailler plus fines, plus sveltes, et les sculpteurs s’emparèrent de ces pierres saillantes pour ne faire un motif de décoration des édifices.  

La variété des formes donnée aux gargouilles est prodigieuse, nous ne connaissons pas deux pareilles en France, et nos monuments du moyen âge en sont couverts. Beaucoup de ces gargouilles sont des chefs de sculpture ; c’est tout un monde d’animaux et de personnages composés avec une grande énergie, vivants, taillés hardiment par des mains habiles et sûres.

Extrait du Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Volume 6
par Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc

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